Avec du retard, mais pas trop tard : les USA adopteront probablement, ce 26 février, le principe de neutralité du réseau.
Petra Kammerevert, eurodéputée et coordinatrice S&D pour la culture et l'enseignement, a commenté cette décision probable :
« Dans les prochaines heures, les USA adopteront des règles précises en matière de neutralité du réseau, qui étaient attendues avec impatience. En effet, cette adoption démontre que sans ce principe d’égalité de traitement de l’ensemble du trafic sur le réseau, tôt ou tard la concurrence sur internet se dégradera. »
« La proposition américaine vise à traiter les services sur le net comme des services universels, ce qui revient quasiment à les qualifier de biens publics. Cette approche ouvre la voie à l’application à l’infrastructure du réseau de la réglementation équitable qui régit les télécommunications aux USA, et qui interdit, entre autres, toute atteinte au trafic de données. »
« Dans ce contexte, les fournisseurs d'accès internet des États-Unis ne pourront pas donner la préférence à certains paquets de données qui favorisent des intérêts financiers. Alors que les pays de l’UE continuent à croire qu’ils peuvent inciter à investir dans l’extension du réseau en autorisant les ‘voies rapides’, les États-Unis vont se prononcer en faveur de la liberté sur le net. Cette décision devrait avoir une grande influence sur les discussions européennes concernant la neutralité du réseau. »
« En effet, les entreprises européennes de télécommunication sous-estiment sciemment cette décision. Or, un nombre croissant de personnes en Europe se rend compte que les services spécialisés impliquent un contrôle des communications, qui affecte les libertés fondamentales de chacun. Si la neutralité du réseau reste faible et autorise de nombreuses exceptions, la société qui propose du contenu tout en étant transporteuse de données préférera toujours son contenu à elle. Il est dans la nature des choses que ceci affecte la concurrence. »
« Dans ce contexte, je félicite aujourd’hui le patron de la réglementation étatsunienne des télécommunications, Tom Wheeler, pour son action résolue, et je l’invite au Parlement européen. Tout le monde sera intéressé à apprendre les arguments qui l’ont convaincu de devenir un défenseur assez intransigeant de la neutralité du réseau. Je serai très heureuse qu’il accepte rapidement cette invitation. »