Les eurodéputés S&D ont déclaré, ce 19 mai, qu’il serait absurde d’utiliser l’argent du Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) pour le secteur de l'énergie nucléaire.
Réagissant aux informations de la presse, les S&D ont affirmé que « Cela violerait l’esprit du FEIS. La Commission et la Banque européenne d'investissement doivent respecter la règlementation en la matière. »
Udo Bullmann, eurodéputé S&D qui figure parmi les rapporteurs clés du Parlement européen, a déclaré ceci :
« Délabrement des infrastructures, lenteur des connexions internet, inadéquation de l’approvisionnement énergétique : voilà quelques-uns des challenges que l’Europe doit relever, aujourd’hui. Le FEIS a été conçu à cet effet. Le Parlement européen a fait en sorte que le FEIS ne serve qu’à des investissements dans l’avenir et non dans le passé. »
« Or, la Commission européenne semble manquer de mémoire. Au cours des négociations, les États membres ne pouvaient pas disparaître assez vite lorsqu’est venue la demande de financer le nouveau vecteur. À présent que le Parlement européen a trouvé des sources alternatives de financement, comme la réaffectation de certains fonds du budget de l’UE, la Commission veut offrir cet argent aux États membres pour l’investir dans des projets du passé hautement controversés. Nous ne la suivrons pas. »
Kathleen Van Brempt, eurodéputée et viceprésidente S&D chargée du développement durable, rapporteuse du FEIS au sein de la commission ITRE, a déclaré ceci :
« Le FEIS est supposé déclencher des investissements innovants et durables, qui contribuent à la refondation de l’Europe et à la mise en place du paysage énergétique du futur. L’énergie nucléaire est tout sauf l’énergie du futur - c’est un combustible coûteux, sale et dangereux du passé – une sale affaire de routine – qui ne doit pas bénéficier du soutien du FEIS. »
« En orientant le soutien du FEIS vers l’énergie nucléaire, la Commission rompt sa promesse au Parlement européen. Nous avions convenu que le FEIS devait être additionnel, innovant, durable et orienté avenir. Or, l’énergie nucléaire ne correspond pas à cette description. Avec des initiatives de ce type, le FEIS mérite chaque jour un peu moins le qualificatif de ‘changeur de donne’ que Juncker lui avait attribué. Les États membres et le Parlement européen doivent réagir, remettre les pendules à l’heure et ramener le FEIS sur ses rails. »